lundi 24 septembre 2018

Ruelles et remparts 2018, Epernon

1 semaine après l'échec sur le ultra trail du Vercors, je rechausse les baskets pour une course que j'affectionne particulièrement, puisqu'elle se déroule dans la ville de mon enfance, Epernon (28).

L'association sportive est particulièrement active dans cette ville, elle propose ce samedi 15 septembre 2018 des courses pour les enfants, et pour les grands, dans un esprit solidaire (2€ par dossard reversé à des associations luttant contre le handicap).
Les joelettes de CChartres handirun sont présentes, et ils ferons partager les courses à 2 personnes qui ne peuvent pas courir: ils sont en train de finaliser leur préparation pour s'envoler dans un mois pour la diagonale de fous... et pour le coup, il faut vraiment être fou pour s'engager avec 2 joelettes sur cette course mythique !!!
grand respect à cette équipe.

Revenons à notre course, nous sommes inscrit sur la 10km, soit 2 boucles de 5km.
le départ est donné à 18h45, la journée a été très chaude, heureusement le départ tardif permet d’espérer un peu de fraîcheur.
Je suis en compétition avec Yann et Laurent, ce soir j'ai décidé de leur mettre la misère, de leur rabattre le caquet..
Je connais parfaitement le parcours, c'est un de mes terrains d'entrainement à la cote.
Ma stratégie est simple: partir vite et surveiller mes arrières, pour tout dire, c'est essentiellement Laurent qui est susceptible d'être devant moi, j'estime que Yann n'est pas encore remis du Vercors (BIM...prend ça), et qu'il ne peut pas tenir ma vitesse sur 10k.

Pour pouvoir partir vite, je m'échauffe avant, pour ne pas me cramer...

C'est parti, je suis aux avant poste, je vise 46mn (je vais essayer de suivre Josélita, une habituée des podiums féminin), je suppose que mes adversaires du jour sont à l'arrière, car je suis parti sur la 3ème ligne.
Le 1er pb survient rapidement...au bout de 200m, je me rend compte que j'ai mal serré mon short..arrfff.
obligé de refaire le serrage en courant, pas facile...j'y laisse quelques secondes..

La sortie du stade nous emmène dans la prairie, ou de nombreux spectateurs sont présents, le 1er kilomètre sera couvert en 4'45, ce n'est pas très rapide...
Remarquez que je cours sans mon bob, pour éviter la surchauffe cérébrale...
Le 2ème kilomètre est un peu plus complexe... avec la cote de la vieille ville jusqu'au plateau de la diane, mais c'est la que je suis "FORT" (enfin, quand je vois ceux qui me précèdent, je me dis que j'ai encore une grosse marge de progression....): je monte cette cote comme à l'entrainement, sous les encouragements du public, qui affectionne particulièrement le virage, ou les coureurs sont décomposés par la fatigue et couvert du sueur: des sadiques !!!!
Josélita est toujours en vu, à 50m devant: ne rien lâcher. 5'31 sur le 2ème kilomètre: parfait, mais il va falloir envoyer du lourd dans le contournement du plateau de la diane:
je ferais 5'06 dans ce 3ème kilomètre, en sous bois, qui me pose pb habituellement, avec des faux plats, du relief au sol dans l'ombre...
Puis vient la descente, très pentu au début, puis un longue descente jusqu'au collège:  4'35 sur ce 4ème kilomètre qui comprend également la remontée vers le centre ville, et la descente d'escalier: l'entrainement paye, je dévale les marches 2 à 2... la ça devient bon.. mais des questions commencent à venir:
ne vais je pas payer au 2ème tour cette vitesse de fou ?
Je boucle le 1er tour en arrivant dans le stade, ou je retrouve Mme grostoto et les enfants: je me désaltère en courant, je choppe un verre d'eau au passage pour me le verser sur la tète: je surchauffe gravement... (5'00 au 5ème km)
mais Joséolita est toujours devant, à facilement 150m / 200m...et surtout: Ni Laurent ni Yann ne sont en vu.

Mais je suppose que Laurent m'a en ligne de mire, et qu'il va revenir fort une fois que je serai usé..

Allez je relance pour ce 6ème kilomètre (4'57), porté par le public, qui scande "TOTO!!", allez TOTO..
il faut dire que j'ai revétu mon T-shirt spécial grandes occasions..

Puis revient l'infernale cote:
je me motive, c'est la dernière fois que je la monte: ne pas faiblir... je double enfin quelques coureurs en perdition pour le 2ème tour, à ma grande satisfaction..
mais je perd quand même du temps par rapport au 1er tour: 6'07 pour ce 7ème km.
Il faut que je me refasse dans le sous bois et dans la descente: je ne lâche rien, j’accélère encore en surveillant mes arrières...
je claquerai 4'34 sur les kilomètres 8 ET 9 !!!  j'ai l'impression de voler sur le bitume, la descente est terrible (mais heureusement très courte, vs le Vercors..)
je double une joelette dans cette partie...ce sont des machines, ils sont à plus de 12km/h !!!!
je traverse le collège en saluant les bénévoles, et me revoila dans l'escalier que je survole en 5 enjambées...

A chaque virage je me retourne, craignant de ne pas voir le retour de Laurent: il est totalement impensable de finir derrière après cette course de folie !!!!

J'entre sur le stade exténué, sous les encouragements du public: je sais qu'il y a un coureur qui me suit depuis quelques kilomètres déjà, je ne dois pas ma faire surprendre au sprint,
je dois rester maître de ma course et lui imposer mon rythme..
je patiente jusqu'au dernier virage en montant en puissance tranquillement:
un dernier coup d’œil: personne à l'horizon, sauf ce coureur en rouge.. bin non, il est noir !!! (le rouge a décroché, au bout du rouleau) euh.. qui accélère..
il n'a aucune chance, je ne suis pas à fond...
les enfants arrivent pour me suivre... (Clarisse voulait finir aussi avec moi, mais j'allais trop vite, et elle n'a pas voulu gêner mon concurrent rouge)

ce sont les derniers 50m, le gas me talonne, j'entend sa course, mais je suis sur qu'il est est à fond, alors j'en remet une couche: les spectateurs sont aux anges devant le spectacle...
L'arche est devant moi je serre les dents, je me bombe le torse pour la photo ...

ET je passe !! 1s avant le "noir, dossard 210"..

48"03 !!!! je n'en reviens pas, 10mn de mieux que l'année dernière

Laurent et Yann arriveront plus tard: ils n'ont rien pu faire pour me rattraper, par contre ils sont très vexés: la prochaine fois je crois que ça va être très dur de les surprendre à nouveau, Josélita m'a évidement largement perdu sur les derniers kilomètres: elle a fini avec 500m d'avance sur moi (2mn), avec une belle 3ème place sur le podium..

Cette course solidaire m'a permis de partager quelques instants dans les bras de Flammy ..
Courir c'est bien, solidaire c'est mieux...et pas plus fatiguant.


Merci aux organisateurs, aux bénévoles..
Par contre, pensez à acheter une sono... car c'était incompréhensible dans la salle des podiums: dommage;

jeudi 20 septembre 2018

Ultra vercors 8 septembre 2018

La MONTAGNE, l'ultime juge de paix du trail, le terrain dévoile enfin ce qu'on a dans les jambes et dans le mental..
J'ai choisi l'ultra du Vercors, 85kms, 4900m d+, région que je connais un peu en hiver pour y être aller skier.

L'affiche est prometteuse, avec un parcours célébrant les JO 1968:
- monté du tremplin d'Autrans, ski combiné
- monté du tremplin de St Niziers: ski alpin
- descente de la piste de luge de Villard de lans

Et 3 sommets:
- le pas de Bellecombe 1618m
- la Moucherotte 1901m
- la petite soeur Sophie 2100m
avec évidement des barrières horaires.

Nous ( mon frère Yann et moi) arrivons le jeudi soir sur place, afin de parer à tout imprévu de voyage et de stress...
Nous en profitons pour rendre visite à des amis de longue date en passant, puis nous filons à Villard de lans pour poser nos bagages à l'appartement.
Suite à un petit malentendu avec la personne qui me loue l'appartement, nous mettrons 1h à récupérer la clef, en crapaütant dans les escaliers sur 5 étages à la recherche du logement du gardien: il avait déménagé !!!
Une fois ce petit imprévu géré, nous redescendons rapidement sur Grenobles retrouver un autre ami, un des  co-inventeur de l'aéroscoot qui nous accueille tardivement autours d'un plat de pâtes..


Nous utiliserons le vendredi pour faire une petite balade au dessus de Villard de lans, puis nous récupérons nos dossards à Meaudre le soir, avec un briefing qui nous met en garde contre la difficulté du parcours (notamment les  à pics et les passages en crêtes).

La course démarre à 5h le samedi matin à  Méaudre, dans un froid piquant (8°) mais assez sec: idéal pour courir...
nous nous enfonçons dans des sous bois, en légère monté, rien de très difficile, puis au bout de 7km arrive le tremplin d'Autrans, tout illuminé par des flambeaux: l'ambiance est surréaliste avec un joueur de cornemuse en haut..: c'est haut, l'escalier est usé par le temps, mais cela se monte assez bien: nous sommes frais..

Puis nous enchaînons vers le Pas de Bellecombe, à 1618m: nous y arrivons quand le jour est déjà levé, et redescendons rapidement vers le ravito de St Niziers, il sera d'un accès complexe..ou les passage à flanc de montagne boisé sont vertigineux: "une petite cote et vous ètes au ravito à dit la dame en bas"...
Personnellement: cela ne relève pas de la cote, mais plus de l'alpinisme !!!
Nous arrivons enfin à St Niziers, sur ce ravito tant attendu...
Nous sommes classé 224 et 225 sur ce point de passage (sur 270), nous

passons avec 45mn d'avance sur l'horaire que j'avais prévu.


Après une petite pause, nous repartons à l'assaut du tremplin de ski alpin de St Niziers: il est gigantesque, l'escalier dans un état lamentable (pire que celui d'Autrans), interminable !!!
Heureusement, il est ponctué de notes d'humour: bravo...

Une fois en haut, nous commençons à être rattrapé par les coureurs du relais à 4, qui sont partis plus tard que nous, mais qui ne font que 20km chacun: nous nous écartons à chaque fois pour les laisser passer: nous évoluons dans un terrain que je maîtrise: un sous bois en descente: je décide de me lancer aussi: je prend un peu de distance avec celui qui me précède puis je m'élance à fond: les coureurs s'écartent en m'entendant arrivé comme un fou, pensant qu'il s'agit d'un "relais"...j'arrive en bas très très rapidement, j'attendrais Yann 2mn, il est resté coincé derrière..

A ce moment la de la course, les choses sérieuses débutent: l'escalade de la Moucherotte, 1901m..
le soleil commence à taper, le terrain devient hostile: des pierriers , des rochers..
nous évoluons maintenant très doucement en marchant: la monté sera longue et difficile, mais en haut le panaroma est exceptionnelle !!
Une petite pause pour profiter un peu de la vue sur Grenobles et les Alpes dominés par le mont Blanc dans le fond, puis nous repartons: la crète doit faire 1m de large..je ne regarde pas en bas, j'ai le vertige !!!

J'ai un coup de mou dans la descente, je dis à Yann de partir devant, il m'attendra au gros ravito du 40.
Cette partie, facile, a été difficile pour moi, je n'arrivais pas à relancer malgré le terrain correct (prairie, bois)
J'arriverai au ravito de Lans en Vercors au moins 15mn après Yann, classé 235 je crois, juste
dans mon timing prévu.
Je récupère rapidement mon sac intermédiaire, je me dirige vers la tente pour manger: et la c'est l'horreur !!!
j'ai l'impression de voir un ravito du 10ème, ou un ravito d'une course 10km !!!
le seul plat chaud est de le soupe de vermicelle: je n'aime pas ça... et le reste: tuc, saucisson, gruyère: bref rien de consistant !!
je me gave au mieux, je me fais masser les mollets par 2 kinées, je me tartine mes pieds à la pommade, refais le plein du sac en compote et en eau, et nous repartons vers 13h25, soit 35mn avant la barrière, mais sans avoir vraiment récupéré.
Pas grave, j'essaye d'envoyer mais la c'est Yann qui ne suit pas.. je l'attend donc, puis il reprend du poil de la bête dans la cote et il part donc devant.
La difficulté ardues, 400m de d+ en 5km: ça grimpe....direction le ravito en eau de Roybon.
Des relais me doublent, je sais donc qu'il y a d'autres coureurs "solo" derrière moi (au moins 5), puis sur une partie roulante j'arrive à me relancer, et je m'accroche à une relayeuse, elle m'entrainera sur 3kms à bonne allure.. et en arrivant au ravito "eau", surprise: Yann est la !!!
il ne m'attendait plus, mais c'est lui qui est maintenant dans le "dur"...

une fois le plein fait (l'eau de la source était d'une fraicheur à tomber !!), merci les bénévoles, nous repartons pour le sommet ultime de ce trail: "la petite soeur sophie", à 2100m, au dessus de Corrençon.
il nous reste 4h pour parcourir 15km avant le ravito et la barrière de Corrençon: ça doit le faire...
Je vais assez doucement, Yann est hs...je ne donne pas cher de sa peau au prochain ravito, mais il faut y aller..

Et ce que nous allons rencontrer comme terrain n'a pas assez de superlatif pour être décris: nous évoluons entre 1km/h et 4km/h: c'est beau, mais infernal !!!!
600m de d+ en 5km, avec quasi 80% de pierriers (ou la plus petite pierre fait 30cm): l'heure tourne inéluctablement et nous arrivons enfin au sommet vers 18h45:

A ce moment, nous savons que la course est fini pour nous, il reste 5km de descente abrupte, nous sommes épuisés: la barrière du "Pas de la balme" au km 65 sera dépassé.
2 solutions: abandons immédiat au point de contrôle, ou nous poursuivons jusqu'au ravito: nous décidons d'aller au bout, et de poursuivre en prenant notre temps, en profitant des ces derniers kilomètres.

Bien nous en a pris, puisque nous avons croisé alors les mouflons, vu le magnifique lac de la moucherolle, et j'ai pu relancé sur 3km histoire d'arrivé le 1er au ravito..
j'y arriverai à 19h50, avec 50mn de retard, mais avec largement assez de peps pour aller au bout (il reste pile 21kms).
Je monte a regret dans la navette qui me ramène vers Meaudre, avec 4 autres coureurs, aussi hors délais, mais épuisé: je suis assez en colère, car les guiboles m'auraient emmener sans difficulté sur les 20kms qu'il restait.

Après analyse de la course, il s'avère que nous avons très mal gérer le temps et les efforts:
- 100 photos de prises: 30s par photos =  50mn...
- nous avons cumulé nos faiblesses, chacun attendant l'autre ou essayant de le tirer quand il était dans le dur: résultat: le retard c'est cumulé...
- un peu de trop de temps sur les petits ravitos, ou il faut passer juste en piochant et repartir aussitôt.

Attention, je ne regrette pas mes photos, c'est ma conception du trail: les photos permettent de partager ce sport individuel, avec ceux qui ne peuvent pas monter si haut.
Il faut simplement que j'arrive à gérer mieux ma course pour avoir le temps de prendre mes photos.
j'ajoute enfin, que sur ce trail nous n'avons pas pu nous y rendre en famille, et cela joue aussi énormément: rien ne remplace la famille qui nous attend ici et la pour nous encourager.

Je suis donc assez déçu de cette course, qui même si elle était magnifique, il reste un gout amer de "pas fini" alors que j'avais les jambes pour la finir sans aucun pb.

Je me remet donc en selle illico, j'ai besoin de mes points pour la diagonale de fous...

la suivante sera donc L'ORIGOLE, 75km 2300d+ le 2 decembre, avec des barrières très serrées, mais je ne serais pas gêné pour prendre des photos, vu que la course est de nuit (départ à 20h)...
je serais en terrain connu, puisqu'il reprend une partie du tracé du trail d'Auffargis et une partie de celui de  Monfort l'Amaury.
Autant dire, que cela sera compliqué, car il y aura le froid, l'humidité, la boue et la nuit à gérer...
En général, il n'y QUE 50% de finisher sur "l'origole": évidement j'en serais, cela ne fait pas l'ombre d'un doute: pas de temps mort dans l'entrainement suite à ce trail, j’enchaîne sans relâche pour aller chercher ce qu'il me manque encore.














jeudi 2 août 2018

Ultra marin du Morbihan, 87kms 2018

Toujours avec l'objectif de la diagonal des fous 2019,  voici la 1ère course qualificative pour moi: 87kms dans le golf du Morbihan, que je ne connais absolument pas.


Pour rappel, pour avoir le droit de s'inscrire à la diagonal, il faut avoir couru 2 courses de 85 points minimum:
- 1km = 1 point
- 100m D+ = 1point

La course va suivre le trait côtié presque tout le temps, offrant des paysages naturels, paisibles et reposants.
le dénivelé est quasi nul (500m d+ sur 87km: c'est à dire rien du tout).


Pour l’événement,  nous partons en famille, dans un charmant camping de St Gildas de Rhuys, le camping du Menhir (4 étoiles).
Je choisi d'arriver le mercredi, pour éviter le stress... mais de ce coté la je vais être servi !!!
Arrivé à 6kms de Vannes avec tout le matériel: caravane, vélos, coffre de toit... (soit 35kms de notre destination), la pompe à eau de notre véhicule a laché..

remarque que cela ne m'inquiète plus, je suis habitué: avec Renault, on rentre en vélo dit l'adage...
Aussi proche du but, je n'appelle pas l'assistance, nous optons pour une solution simple: changer la pompe à eau sur le bord de la route..
- il faut déjà aller acheter la pompe à eau à 10kms: je prend le vélo...
- il faut ensuite changer la pompe à eau, et la ça coince, je n'ai pas le bon outillage (torx femelle pour les connaisseurs)
Heureusement, un copain du club "xantia activa" est dans le coin, et se fait un plaisir de venir me dépanner d'outils, avec sa panoplie préférée: j'ai cité le célèbre couple " Burin / Marteau", sa "BM" comme il dit....
l'affaire fût réglé après beaucoup d'efforts (chaleur intense ce jour la, la famille a été patiente dans l'auto..), et nous avons rejoint le camping vers 21h30, installation rapide et direction Arzon pour casser la croûte dans une pizzeria encore ouverte...

Le jeudi après midi, je retrouve Laurent à Vannes (lui aussi en famille), il est inscrit sur la 177kms (un pari pour ces 40 ans.... je me marre encore),
Après avoir parcouru les stands divers, nous récupérons les dossards, et LA BOITE de gâteaux de l’événement, très belle boite d'ailleurs), et profitons des jeux pour tous qui sont installé, puis nous partons à la recherche d'un restau qui convienne à tous: après un petit tour du centre ville, sans aucun restau d'ailleurs, nous revenons au départ, et j'apperçois au fond de la rue un panneau qui m'observe....à cette instant, je sais que c'est dans cette gargotte que nous allons aller... les tarifs sont annoncés corrects, nous rentrons...(crèperie de la tour trompette, à Vannes).
la carte révèle aussitôt que le choix a été bon:  galette "rougail saucisse": marié la bretagne et la réunion, il fallait osé, et nous
ne serons pas déçu.. nous avons passé une bonne soirée ensemble, j'ai pu faire plus ample connaissance avec la famille de Laurent.

Vendredi arrive enfin, ma matinée me semble interminable, le départ est prévu à 15h du port de Crouesty, à Arzon.
je pousse une petite reconnaissance pour savoir ou me garer l'après midi,
Puis je prépare mon sac de course minutieusement, pas d'erreur, que du matériel testé, comprenant le matos imposé:

  • lampe frontal  + chargeur, 
  • vêtement de pluie, 
  • bandage + couverture survie,
  • téléphone, gobelet pliant
  • plan de marche
  • paire de chaussettes de rechange
  • paumade pour les pieds (pas eu besoin)
  • brassard réfléchissant (ça fera au moins un truc intelligent..)
 Et après une petite sieste ou je n'ai pas fermer un œil, direction le      départ...sous une chaleur accablante.



C'est parti, dans un rythme assez lent, il y a 1100 traileurs au départ, cela fait un peu de monde, mais cela reste raisonnable.
les problèmes se posent dès la sorti du port, ou il faut passer par une porte étroite (pour le nombre de participants), étant dans le peloton, je dois marcher, et je marcherai encore de nombreuses fois au début, le temps que la file s'allonge, et que chacun trouve sa place sur les singles traces.

bref, je suis totalement en dehors de mon roadbook de marche, avec 20mn de retard au premier ravitaillement, à Por neze, au kilomètre 19.
je m’arrête 5mn: pas besoin de flotte, mais je change quand même l'eau du camelbag, qui est chaude, je prendre rapidement quelques tuc et un peu de saucisson, et je repars direction le ravito suivant, à 15kms.
je suis en pleine forme, et j'aurai mon meilleur temps au kilomètre juste après ce ravito (6"26).

La chaleur est vraiment très éprouvante, il y a déjà de nombreux abandons sur malaises.
Heureusement des habitants sont dehors avec les jets d'eau et aspergent les coureurs qui le veulent..
quelle soulagement ces douches rafraîchissantes improvisées, qui redonnent du pep's pour quelques kilomètres: grand merci à ces autochtones du golf...

Je résiste, mais je vais plus doucement que sur mon plan de marche, je suis autours de 7 ou 8 mn /km.
les parties ombragées sont très reposante pour le corps.
j'arrive au ravito de Sarzeau (kilomètre 34) avec 45mn de retard sur mon roadbook, je me ravitaille rapidement et je repars, il est quasiment 20h, la proximité de la mer est agréable.
nous traversons des zones "natura2000", zones protégés qui sont très très belles, constitué de canaux bordés de murettes: je cours sur ces murettes irrégulières, j'aime ça...ça me motive.
je sais qu'au prochain ravito, j'aurai parcouru plus de la moitié du parcours, il y aura toute la famille, et un ravito chaud.

mais cela va ètre long, car à partir du 40 ème kilomètre, je ralenti fortement, mais j'arrive à m'accrocher à un coureur local vers le 46ème, j'ai pu le suivre jusqu'au ravito, au kilomètre 48.
La délivrance en arrivant à ce ravito (LE HEZO), surtout que la barrière horaire est plus tard que ce que j'avais en tête...
Clarisse m'a emmené une chaise longue: un vrai repos..
je prend un pause longue, enlève les chaussures, met mon blouson pour ne pas me refroidir de trop, et je déguste mes pates chaudes..
je reste 1h à me refaire une santé dans la chaise longue....dérangé par les moustiques énormes !!!!

quand je repart, à 23h (barrière à 00h00, donc j'ai une heure d'avance sur la barrière), la nuit est tombée, mais je suis en pleine forme :!!
je vais d'ailleurs courir sur les 10kms qui suivent à presque 10km/h !!!
mais je cale avant le 1er ravito de SENE, qui est au kilomètre 67.
je rencontre quand même quelques hurluberlus sur le chemin (des footeux), que j'entendrai m'encourager pendant une bonne dizaine de minute dans la foret (il faut dire que " TOTO l'escargot", ça les a marqué profondément !!!)..
j'ai aussi croisé 2 traileurs "à l'envers", qui allaient chercher un de leur copain qui n'avait plus de mental pour continuer: j'espère qu'ils ont pu le motiver: grand bravo à eux, c'est l'esprit trail, le GRAND esprit trail.

le ravito de Sene "stade" est dans un gymnase, je décide de me poser 30mn dans un lit de camps, pour récupérer un peu de pèche pour aller au bout.

Je repars de ce ravito vers 2h (barrière à 5h, je suis très large..) direction "port anna", qui est la pointe de Sene, au kilomètre 75: c'est juste un poste de controle avec un robinet, mais l'ambiance est excellente, avec musique.. je me pose 20mn, en rassurant les bénévoles qui croyaient que j'allais abandonner !! "c'est juste une pause, je vais au bout sans pb, j'ai le mental".
je suis classé 521ème à ce point de passage.

je repars en alternant course et marche: 500m marche, 500m course: cela me donne un 8mn/km environ, ce qui me permet de dépasser de nombreux concurrents (en fait personne ne m'a dépassé depuis des kilomètres, c'est moi qui double sans cesse, cela me surprend quand même beaucoup, je ne pense pas avoir un entrainement qui me permet cela à ce stade de la course !!! ).

le jour commence à ce lever enfin, d'ailleurs la frontale commence à me signaler quelle est à bout de course, mais je ne veux pas m’arrêter pour changer la batterie, il me reste plus que 5kms.
le chemin qui mène à Vannes est vraiment très très très long, c'est une "piste" assez large, en calcaire (sans doute un parcours de promenade dominicale): j'entend la sono de l'arrivé par bribes, selon le vent, mais je ne vois pas le port !!
le chemin serpente inlassablement le long du bord de mer, j'ai l'impression que ces derniers kilomètres sont interminables !!!

A ce moment précis je rate un "relais", et je fais 1km en marchant (au lieux de 500m marche / 500m course), et en regardant derrière, je vois une frontal au loin qui se rapproche !!!!
Je bondi hors de moi: PERSONNE NE ME DOUBLERA...

je donne mes dernières forces pour remonter le port de VANNES, qui est la aussi très très long: le jour est levé, il est 5h40, cela fait 14h40 de course déjà... je cours je cours, et je ne vois plus mon suiveur: je suis presque sauvé...

j'entend Clarisse et les enfants sur le quai en face qui hurlent en me voyant!!!
Ils sont à l'arrivé pour m'attendre: je ne lâche rien, je vais arriver au pas de course en vrai finisher sur le tapis rouge, malgré le public rare à cette heure matinale
 je finirai en 14h44, à la 497ème position... j'ai donc réussi à doubler 24 coureurs depuis le dernier ravito, en 14kms... totalement inimaginable.

je suis très content d'avoir fini cette course, qui plus est dans les temps (la barrière final est à 9h), et bien classé (à mes yeux), je suis classé moins de 500 ème !!!!
Toto l'escargot en a bavé, mais il a terminé !!!



Je vais au dernier ravito casser une croûte, et me détendre..
je suis totalemet vidé de mes forces, il me faudra 1 semaine pour reprendre un peu de peps.
Par contre, très peu de courbatures, dès le lendemain j'étais bien.

Merci à ma famille d’être venu aussi tôt m'attendre, de m'avoir supporté au Ravito de "LE HEZO".

Clarisse me ramène au camping, ou je vais aller dormir, pendant que Laurent est encore en course, sur la 177km, malgré une cheville en vrac: il finira aussi, dans des conditions dantesques, puisqu'il y a eu de gros orages la nuit du samedi au dimanche...).
Grand Bravo à lui, énorme respect pour le mental d'acier qu'il lui a fallu.



La prochaine étape est d'un autre niveau, puisqu'il s'agira de l'ultratrail du Vercors, 87kms 4900m d+
les barrières horaires sont les mêmes que dans le Morbihan (18h de course maxi), c'est un terrain inconnu pour moi en cette saison (puisque je connais déjà Villard de lans en hiver).
mais il faut que je me frotte à la montagne pour espérer courir à la Réunion.

Autant j'étais confiant d'aller au bout dans cette course du golf du Morbihan, autant je suis nettement moins sûr de moi pour le Vercors, vu le profil de course...
Mais j'y travaille activement en Août.



samedi 5 mai 2018

La Lamponaise 2018

1er Mai 2018

St Julien de Lampon, petit village dans la vallée de la Dordogne, à une quinzaine de kilomètres de Sarlat (lieu de notre villégiature), au cœur du Périgord noir.

En ce mardi matin frais et brumeux du 1er mai,  une foule bariolée converge vers le camping, pour une journée sportive ET familiale: LA LAMPONAISE, 3ème édition., trail de 11.3km, 380m d+.



La course est le lancement d'une journée "sportive", ou une pléiade d'activités seront proposées à tous, petits et grands: tir à l'arc, mur d'escalade, mini moto, démonstration de danses et percussions, mini-golf, balades en poneys et carriole,  agility pour les chiens, football amusant enfermé dans des boules géantes, slalom à vtt....: l'après midi a été bien rempli.

Une centaine d'inscrits sur ce trail campagnard, je récupère mon dossard 22, et le cadeau de bienvenu: une binouze locale (raz le bol des tshirt... je vais ouvrir un magasin bientôt).

Le départ est donné à 10h (une 1er départ à déjà eu lieu à 9h, pour les marcheurs, sur le même parcours).
Comme d'habitude je pars dernier, et je trottine les 200er mètres en dernière position, derrière la doyenne de la course (80 ans).

A la sorti du camping j'accélère, et les hostilités commencent: le dénivelé promis est bien la...même pas peur !!!
je double encore et encore (c'est bon pour le moral), je prend des photos, je repars...


Mais la pente devient rude, et plus moyen de courir: je préfère marcher vite, et doubler encore... (cela sera le leitmotiv de cette course, puisque que je doublerai environ 50 coureurs(es), et  des marcheurs qui marchaient...).


Au bout de 2,5km, (déjà 120m d+) la descente s'amorce, j'accélère donc.



3,5km, la difficulté de la course est devant nous (dixit les habitués): c'est de la grimpette rocheuse et humide (la météo est très belle... pour un breton !!!),  en 1 kilomètre nous prenons 150m d+: je remercie mes entraînements aux 25 bosses.. et j'arrive à dépasser en marchant dans la pente, très content de moi.

Le kilomètre 6 arrive rapidement, avec son ravito, auquel je ne m'attarde pas, mais je m'arrète quand même par respect pour ceux qui bravent la météo pour nous attendre: une tartine de paté et un tuc, que je savoure en continuant ma course: la dame qui court avec son chien m'a redoublé grrrrrr...

kilomètre 8: la dernière pente de ce trail est longue, mais je met un point d'honneur à la monter en trottinant: je tiens un 6.30mn/km !!! superbe, nous passons sous la voie de chemin de fer, dans un long tunnel...

Puis la descente est devant, j'ai en ligne de mire quelques coureurs et coureuses: j'envoie du lourd, avec un 4.16mn/km sur l'avant dernier kilomètre de la course (et une pointe à 18km/h !!!), et je sprinte à l'arrivé, avec un beau 16km/h en passant sous l'arche.

j'en termine 60ème, en 1h12, sur 109 arrivants: tout ceux qui sont derrière moi, je les ai doublé !!!

Direction la buvette pour un casse croute bien mérité (une choucroute est proposée, mais je n'ai pas osé...: elle était belle et bien copieuse): les tarifs sont à tomber par terre, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu le demi à 3€...(de mémoire): c'est un vrai pousse au crime....
13€ la choucroute complète avec boisson ET dessert..

Nous passerons l'après midi sur le site, avec un petit rayon de soleil timide, à profiter des activités proposées en famille, les enfants et nous, avons testé le tir à l'arc, l'escalade, mini moto, foot, poney, mini golf, vtt....

Je ne peux que recommander ce trail, qui s'en être d'une difficulté exceptionnelle, à le mérite d'avoir une bonne ambiance familiale de la campagne, avec tout les ages représentés dans la course, et des récompenses sympa (paniers garnis, bouquets pour toutes les femmes..): un esprit trail.

Grand bravo aux organisateurs et aux participants, nous avons passé une agréable journée.





Ultra marin du Morbihan, 177km 2019

L'année dernière, j'ai découvert l'ultra marin trail du Morbihan, en étant finisher sur le 87km. (je vous invite à relir...