jeudi 20 septembre 2018

Ultra vercors 8 septembre 2018

La MONTAGNE, l'ultime juge de paix du trail, le terrain dévoile enfin ce qu'on a dans les jambes et dans le mental..
J'ai choisi l'ultra du Vercors, 85kms, 4900m d+, région que je connais un peu en hiver pour y être aller skier.

L'affiche est prometteuse, avec un parcours célébrant les JO 1968:
- monté du tremplin d'Autrans, ski combiné
- monté du tremplin de St Niziers: ski alpin
- descente de la piste de luge de Villard de lans

Et 3 sommets:
- le pas de Bellecombe 1618m
- la Moucherotte 1901m
- la petite soeur Sophie 2100m
avec évidement des barrières horaires.

Nous ( mon frère Yann et moi) arrivons le jeudi soir sur place, afin de parer à tout imprévu de voyage et de stress...
Nous en profitons pour rendre visite à des amis de longue date en passant, puis nous filons à Villard de lans pour poser nos bagages à l'appartement.
Suite à un petit malentendu avec la personne qui me loue l'appartement, nous mettrons 1h à récupérer la clef, en crapaütant dans les escaliers sur 5 étages à la recherche du logement du gardien: il avait déménagé !!!
Une fois ce petit imprévu géré, nous redescendons rapidement sur Grenobles retrouver un autre ami, un des  co-inventeur de l'aéroscoot qui nous accueille tardivement autours d'un plat de pâtes..


Nous utiliserons le vendredi pour faire une petite balade au dessus de Villard de lans, puis nous récupérons nos dossards à Meaudre le soir, avec un briefing qui nous met en garde contre la difficulté du parcours (notamment les  à pics et les passages en crêtes).

La course démarre à 5h le samedi matin à  Méaudre, dans un froid piquant (8°) mais assez sec: idéal pour courir...
nous nous enfonçons dans des sous bois, en légère monté, rien de très difficile, puis au bout de 7km arrive le tremplin d'Autrans, tout illuminé par des flambeaux: l'ambiance est surréaliste avec un joueur de cornemuse en haut..: c'est haut, l'escalier est usé par le temps, mais cela se monte assez bien: nous sommes frais..

Puis nous enchaînons vers le Pas de Bellecombe, à 1618m: nous y arrivons quand le jour est déjà levé, et redescendons rapidement vers le ravito de St Niziers, il sera d'un accès complexe..ou les passage à flanc de montagne boisé sont vertigineux: "une petite cote et vous ètes au ravito à dit la dame en bas"...
Personnellement: cela ne relève pas de la cote, mais plus de l'alpinisme !!!
Nous arrivons enfin à St Niziers, sur ce ravito tant attendu...
Nous sommes classé 224 et 225 sur ce point de passage (sur 270), nous

passons avec 45mn d'avance sur l'horaire que j'avais prévu.


Après une petite pause, nous repartons à l'assaut du tremplin de ski alpin de St Niziers: il est gigantesque, l'escalier dans un état lamentable (pire que celui d'Autrans), interminable !!!
Heureusement, il est ponctué de notes d'humour: bravo...

Une fois en haut, nous commençons à être rattrapé par les coureurs du relais à 4, qui sont partis plus tard que nous, mais qui ne font que 20km chacun: nous nous écartons à chaque fois pour les laisser passer: nous évoluons dans un terrain que je maîtrise: un sous bois en descente: je décide de me lancer aussi: je prend un peu de distance avec celui qui me précède puis je m'élance à fond: les coureurs s'écartent en m'entendant arrivé comme un fou, pensant qu'il s'agit d'un "relais"...j'arrive en bas très très rapidement, j'attendrais Yann 2mn, il est resté coincé derrière..

A ce moment la de la course, les choses sérieuses débutent: l'escalade de la Moucherotte, 1901m..
le soleil commence à taper, le terrain devient hostile: des pierriers , des rochers..
nous évoluons maintenant très doucement en marchant: la monté sera longue et difficile, mais en haut le panaroma est exceptionnelle !!
Une petite pause pour profiter un peu de la vue sur Grenobles et les Alpes dominés par le mont Blanc dans le fond, puis nous repartons: la crète doit faire 1m de large..je ne regarde pas en bas, j'ai le vertige !!!

J'ai un coup de mou dans la descente, je dis à Yann de partir devant, il m'attendra au gros ravito du 40.
Cette partie, facile, a été difficile pour moi, je n'arrivais pas à relancer malgré le terrain correct (prairie, bois)
J'arriverai au ravito de Lans en Vercors au moins 15mn après Yann, classé 235 je crois, juste
dans mon timing prévu.
Je récupère rapidement mon sac intermédiaire, je me dirige vers la tente pour manger: et la c'est l'horreur !!!
j'ai l'impression de voir un ravito du 10ème, ou un ravito d'une course 10km !!!
le seul plat chaud est de le soupe de vermicelle: je n'aime pas ça... et le reste: tuc, saucisson, gruyère: bref rien de consistant !!
je me gave au mieux, je me fais masser les mollets par 2 kinées, je me tartine mes pieds à la pommade, refais le plein du sac en compote et en eau, et nous repartons vers 13h25, soit 35mn avant la barrière, mais sans avoir vraiment récupéré.
Pas grave, j'essaye d'envoyer mais la c'est Yann qui ne suit pas.. je l'attend donc, puis il reprend du poil de la bête dans la cote et il part donc devant.
La difficulté ardues, 400m de d+ en 5km: ça grimpe....direction le ravito en eau de Roybon.
Des relais me doublent, je sais donc qu'il y a d'autres coureurs "solo" derrière moi (au moins 5), puis sur une partie roulante j'arrive à me relancer, et je m'accroche à une relayeuse, elle m'entrainera sur 3kms à bonne allure.. et en arrivant au ravito "eau", surprise: Yann est la !!!
il ne m'attendait plus, mais c'est lui qui est maintenant dans le "dur"...

une fois le plein fait (l'eau de la source était d'une fraicheur à tomber !!), merci les bénévoles, nous repartons pour le sommet ultime de ce trail: "la petite soeur sophie", à 2100m, au dessus de Corrençon.
il nous reste 4h pour parcourir 15km avant le ravito et la barrière de Corrençon: ça doit le faire...
Je vais assez doucement, Yann est hs...je ne donne pas cher de sa peau au prochain ravito, mais il faut y aller..

Et ce que nous allons rencontrer comme terrain n'a pas assez de superlatif pour être décris: nous évoluons entre 1km/h et 4km/h: c'est beau, mais infernal !!!!
600m de d+ en 5km, avec quasi 80% de pierriers (ou la plus petite pierre fait 30cm): l'heure tourne inéluctablement et nous arrivons enfin au sommet vers 18h45:

A ce moment, nous savons que la course est fini pour nous, il reste 5km de descente abrupte, nous sommes épuisés: la barrière du "Pas de la balme" au km 65 sera dépassé.
2 solutions: abandons immédiat au point de contrôle, ou nous poursuivons jusqu'au ravito: nous décidons d'aller au bout, et de poursuivre en prenant notre temps, en profitant des ces derniers kilomètres.

Bien nous en a pris, puisque nous avons croisé alors les mouflons, vu le magnifique lac de la moucherolle, et j'ai pu relancé sur 3km histoire d'arrivé le 1er au ravito..
j'y arriverai à 19h50, avec 50mn de retard, mais avec largement assez de peps pour aller au bout (il reste pile 21kms).
Je monte a regret dans la navette qui me ramène vers Meaudre, avec 4 autres coureurs, aussi hors délais, mais épuisé: je suis assez en colère, car les guiboles m'auraient emmener sans difficulté sur les 20kms qu'il restait.

Après analyse de la course, il s'avère que nous avons très mal gérer le temps et les efforts:
- 100 photos de prises: 30s par photos =  50mn...
- nous avons cumulé nos faiblesses, chacun attendant l'autre ou essayant de le tirer quand il était dans le dur: résultat: le retard c'est cumulé...
- un peu de trop de temps sur les petits ravitos, ou il faut passer juste en piochant et repartir aussitôt.

Attention, je ne regrette pas mes photos, c'est ma conception du trail: les photos permettent de partager ce sport individuel, avec ceux qui ne peuvent pas monter si haut.
Il faut simplement que j'arrive à gérer mieux ma course pour avoir le temps de prendre mes photos.
j'ajoute enfin, que sur ce trail nous n'avons pas pu nous y rendre en famille, et cela joue aussi énormément: rien ne remplace la famille qui nous attend ici et la pour nous encourager.

Je suis donc assez déçu de cette course, qui même si elle était magnifique, il reste un gout amer de "pas fini" alors que j'avais les jambes pour la finir sans aucun pb.

Je me remet donc en selle illico, j'ai besoin de mes points pour la diagonale de fous...

la suivante sera donc L'ORIGOLE, 75km 2300d+ le 2 decembre, avec des barrières très serrées, mais je ne serais pas gêné pour prendre des photos, vu que la course est de nuit (départ à 20h)...
je serais en terrain connu, puisqu'il reprend une partie du tracé du trail d'Auffargis et une partie de celui de  Monfort l'Amaury.
Autant dire, que cela sera compliqué, car il y aura le froid, l'humidité, la boue et la nuit à gérer...
En général, il n'y QUE 50% de finisher sur "l'origole": évidement j'en serais, cela ne fait pas l'ombre d'un doute: pas de temps mort dans l'entrainement suite à ce trail, j’enchaîne sans relâche pour aller chercher ce qu'il me manque encore.














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