lundi 27 novembre 2017

trail contre le temps perdu

25 novembre 2017


L'intitulé de ce trail est déjà tout un programme et un énorme clin d’œil littéraire. 
il se déroule au cœur de la beauce, sur les bords du loir, à Illiers Combray, village ou Marcel Proust passait ces vacances.
Aujourd'hui, la maison de tante léonie se visite, c'est devenu le musée Marcel Proust.

Le décor est planté: ce trail sera t-il aussi historique que ce village ?

Comme d'habitude le samedi, levé depuis 3h30 le samedi matin, 12h de boulot dans les pattes,
Il faut se dépêcher en sortant du taf à 17h,  car nous avons 50mn de route pour aller à Illiers, le départ est prévu pour 18h20, et retrait des dossards jusqu'à 18h05....

Pour cette quatrième édition, le parcours est inédit, et composé d'une seule boucle: il a été tenu secret jusqu'au départ !!

Plus de 1000 inscrits sur les différentes courses proposées:  courses d'obstacles pour les enfants,  un trail de 8.5 kms, l'islerienne, et bien sûr le 17kms..


Nous serons 3 sur cette courses: Laurent, Daniel et moi.
les dossards sont rapidement récupérés dans la grande salle des fètes.


Le thermomètre affiche 4° sur la ligne de départ, Heureusement, l'animateur est motivé et très motivant, l'ambiance est très très bonne: c'est le minimum qu'on attend sur un trail (pas comme à Montfort).




En pleine discussion, le départ nous surprend presque !!
Nous sommes positionnés sur l'avant, car je vais perdre beaucoup de places en prenant les photos.

ça démarre assez fort, avec des obstacles urbains (rondin de bois, ballots de pailles...

Mais les hostilités commencent réellement que... 500m après !!
Par la traversée du Loir: aucun moyen d'esquiver, il faut aller à la flotte...
25 cm d'eau froide: ça va ètre très très dur pour 16,5kms restant...
maigre consolation: c'est pour tout le monde pareil..
les pompes sont ruinées, les pieds sont gelés: il va falloir gérer cela.



Après le rinçage des godasses, suivra un long séchage, très roulant, puisque il y a 4kms de plat, une bonne partie sur la piste cyclable qui longe la route.
Chacun prend son rythme à la lueur des frontales, rien de transcendant.
j'entend quand même au loin le bruit de la circulation, qui enfle au fur et à mesure que j'avance..
Et effectivement, au kilomètre 5,
nous passons SOUS l'autoroute, dans une buse de 1m50 de diamètre, sur une bonne trentaine de mètres de longueur.
C'est assez original..

En 5kms, je n'ai plus la sensation d'avoir les pieds mouillés, sont ils secs ? sont ils réchauffées ?


La question ne se posera pas longtemps, l'organisateur aillant tout prévu: 500m après la buse, nous revoilà de nouveau dans la flotte, avec la traversé de "la Thironne"..

Elle est encore plus froide que le Loir !!!
le smartphone m'annonce 180 pulsations !!
étrange, je ne peine pas.. ?
je comprendrai plus tard que c'est l'eau froide qui a fait bondir le cardio..

Ce début de parcours HUMIDE, s'en suit une partie assez longue, et très très roulante en chemin et route.

J'ai l'impression de faire kilomètres sans intérêts.

C'est propice à l'évasion cérébral, avec des questions existentielles qui montent et les jambes qui sont en pilotage automatique:
- qu'est ce que je fous la ??
- qu'est qui t'a pris de te lancer la dedans ..
- 165kms 9900m + ??? ça va pas bien la tête ??

Km 9:

 je ne fatigue pas, et pourtant je tiens un bon rythme, 10km/h, je remonte des petits groupes qui m'ont doublé pendant que je photographiais..
je me souviens alors de mes lectures: Antoine GUILLON (vainqueur diagonale des fous):
" quand tu es bien, ralenti"
je tente de lever un peu, mais sans conviction.
Nous passons à nouveau l'autoroute, mais cette fois ci par dessus !!

nous revoilà dans des champs bien collant, bien gras...
Splotch, slurrrrp...schtplouffff: ça patoge..

c'est beau la colonne de frontales dans la campagne


Un talus se présente sur mon chemin, je l'escalade illico presto... et le redescend..
et le remonte ?  et le redescend  !!!
et le remonte, et le redescend !!!
l'organisateur est forcément un sadique doublé d'un pervers pour imaginer un tel parcours..


12ème kilomètre

Au loin, une lueur blanchâtre semble sorti de nulle part..

C'est le RAVITO 

j'ai hâte d'aller profiter du buffet gargantuesque, des kinés pour le massages des mollets, de me faire faire une petite pédicure réparatrice, le tout avec une petite sieste regénératrice, et bien sûr un séchage des pieds en règle...


Bon ?? oui bah non!!! je m’arrête pour faire honneur aux 3 courageux qui bravent le froid pour prendre 2 pâtes de fruits, et un bout de banane..
pas de flotte, j'en ai 2l sur le dos...

Je cours toujours avec mon sac plein, avec quasiment tout le matériel obligatoire sur la diagonale, cela permet de m'habituer au poids à porter (bien que le sac actuel n'est pas celui que j'aurai en 2019).

Je  laisse seuls dans la nuit les 3 tenanciers, et m'enfonce dans un sous bois...et qu'est ce qu'on retrouve dans ce bois ?

Encore un beau talus ... avec évidement le même tour de manège: monter, descendre, monter, descendre..et j'imagine la encore les 9900m+
la dernière montée est tellement raide et grasse, qu'ils ont prévu des cordes sur les cotés pour s'aider..
" prend la corde, ça va aller"
Mais un escargot, ça na pas besoin de corde pour monter !!

j'escalade le truc à main nu, en plantant mes ongles cassés dans la boue et les racines.. (oupss... je divague)

bref, je monte sans les cordes, sous  les encouragements des cordistes: totolescargot n'est pas une mauviette !!

un panonceau annonce "arrivé 3kms" ??

assez étonnant, car mon smartphone n'affiche que 13kms ?
Sans doute un bug dû au passage sous l'autoroute...

Au détours du bois, je rejoins mon ami Daniel, qui m'avait dépassé sans doute à la buse, quand j'essayais de prendre une photo correcte (ce fût dur: il faut que j'améliore ce point..).

Nous sommes maintenant dans un parc, dans les faubourg de la ville, avec bien sûr l'éternelle ritournelle de ce trail: LE TALUS

me voila encore les mains sur les genoux pour les montées (une bonne dizaine de mètres de haut, dans la bouillasse), et à virevolter entre les arbres à la descente: il n'y a pas à dire: j'aime courir dans les bois, et surtout si c'est technique:
je rattrape une coureuse, nous finirons quasiment ensemble.




On nous annonce le clou du spectacle, l'attraction de ce trail, ce pourquoi nous sommes en train de courir depuis 3 jours et 3 nuits: LE LAVOIR.. il est enfin la, tout illuminé de spotlight, sono à fond les watts:
je me pose 10 secondes pour immortaliser ce moment inoubliable, qui marquera ma vie à jamais (lol..),
je remet le portable soigneusement dans le fond de la poche de mon équipement de traileur hi-tech: le bermuda en jean, sur mon fuseau de Jean-claude Dus....arffff
Et je plonge dans une eau de couleur très douteuse: un peu comme si 200 coureurs avaient lavés leurs pompes crottées dedans !! un vrai jus de chaussettes... (ami de la poésie, bon appétit), j'y vais franco, 40cm de flotte, 3 enjambés et c'est réglé.



l'arrivé est maintenant proche, une volée de marche à monter 4 à 4, et puis j'aperçois mon copain Laurent est sur le trottoir, pour filmer mon arrivé triomphale..
L'arche de l'arrivé est en vu, le speaker hurle..



je sprinte sur les 200 derniers mètres entre 2 rangées de milliers de spectateurs survoltés, je franchi l'arche les bras levés en criant "I AM THE WINNER"...

Dès l'arrivé passée, je suis pressé de toute part par  un horde de journalistes:
Comment c'était ?
A la hauteur de la réputation: froid et humide..

une question demeurera pourtant sans réponse:
Qui a volé les 1,5 kms manquant  ???
car, non, ce n'est pas le portable qui a buggé, tout le monde à bien QUE 15,4kms au compteur..


Le buffet de l'arrivé est bien achalandé, , j'attaque d'emblé par 2 tartines de rillettes, un verre de coca frais, quelques pates de fruits (ils ont dû avoir une promo la dessus)..lol)..

Nous ne nous attardons pas, car nous sommes transi de froid, nous regagnons rapidement les autos:
c'est déjà gelé, il est pourtant à peine 20h !!!
je ne regrette pas mes achats de la veille, une paire de gants / moufles et un cache coup: parfait.

Mon classement n'est pas exceptionnel, puisque je termine 214 sur 241, en 1h47, mais les objectifs sont atteint:
- moins de 2 heures
- pas mal au pied gauche
- beaucoup de photos
lien sports-tracker, ma course en détails

Vu l'état des fringues, la machine à laver va encore avoir du mal!!!!


Le prochain trail sera plus long, puisqu'il s'agit d'un 24kms, au cœur de la foret de Rambouillet.....
Organisé par AESN 78 (trail de Monfort l'Amaury), il s'agit de L'HIVERNALE,
le 28 janvier 2018.
Il se déroulera le matin (nous aurons donc une nuit de 12h de taf dans les jambes...), et j'inaugurerai sans doute mon nouveau mode de reportage: la caméra et son support stabilisé...


N'hésitez pas à laisser vos messages ci-dessous.. Merci



1 commentaire:

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