lundi 24 septembre 2018

Ruelles et remparts 2018, Epernon

1 semaine après l'échec sur le ultra trail du Vercors, je rechausse les baskets pour une course que j'affectionne particulièrement, puisqu'elle se déroule dans la ville de mon enfance, Epernon (28).

L'association sportive est particulièrement active dans cette ville, elle propose ce samedi 15 septembre 2018 des courses pour les enfants, et pour les grands, dans un esprit solidaire (2€ par dossard reversé à des associations luttant contre le handicap).
Les joelettes de CChartres handirun sont présentes, et ils ferons partager les courses à 2 personnes qui ne peuvent pas courir: ils sont en train de finaliser leur préparation pour s'envoler dans un mois pour la diagonale de fous... et pour le coup, il faut vraiment être fou pour s'engager avec 2 joelettes sur cette course mythique !!!
grand respect à cette équipe.

Revenons à notre course, nous sommes inscrit sur la 10km, soit 2 boucles de 5km.
le départ est donné à 18h45, la journée a été très chaude, heureusement le départ tardif permet d’espérer un peu de fraîcheur.
Je suis en compétition avec Yann et Laurent, ce soir j'ai décidé de leur mettre la misère, de leur rabattre le caquet..
Je connais parfaitement le parcours, c'est un de mes terrains d'entrainement à la cote.
Ma stratégie est simple: partir vite et surveiller mes arrières, pour tout dire, c'est essentiellement Laurent qui est susceptible d'être devant moi, j'estime que Yann n'est pas encore remis du Vercors (BIM...prend ça), et qu'il ne peut pas tenir ma vitesse sur 10k.

Pour pouvoir partir vite, je m'échauffe avant, pour ne pas me cramer...

C'est parti, je suis aux avant poste, je vise 46mn (je vais essayer de suivre Josélita, une habituée des podiums féminin), je suppose que mes adversaires du jour sont à l'arrière, car je suis parti sur la 3ème ligne.
Le 1er pb survient rapidement...au bout de 200m, je me rend compte que j'ai mal serré mon short..arrfff.
obligé de refaire le serrage en courant, pas facile...j'y laisse quelques secondes..

La sortie du stade nous emmène dans la prairie, ou de nombreux spectateurs sont présents, le 1er kilomètre sera couvert en 4'45, ce n'est pas très rapide...
Remarquez que je cours sans mon bob, pour éviter la surchauffe cérébrale...
Le 2ème kilomètre est un peu plus complexe... avec la cote de la vieille ville jusqu'au plateau de la diane, mais c'est la que je suis "FORT" (enfin, quand je vois ceux qui me précèdent, je me dis que j'ai encore une grosse marge de progression....): je monte cette cote comme à l'entrainement, sous les encouragements du public, qui affectionne particulièrement le virage, ou les coureurs sont décomposés par la fatigue et couvert du sueur: des sadiques !!!!
Josélita est toujours en vu, à 50m devant: ne rien lâcher. 5'31 sur le 2ème kilomètre: parfait, mais il va falloir envoyer du lourd dans le contournement du plateau de la diane:
je ferais 5'06 dans ce 3ème kilomètre, en sous bois, qui me pose pb habituellement, avec des faux plats, du relief au sol dans l'ombre...
Puis vient la descente, très pentu au début, puis un longue descente jusqu'au collège:  4'35 sur ce 4ème kilomètre qui comprend également la remontée vers le centre ville, et la descente d'escalier: l'entrainement paye, je dévale les marches 2 à 2... la ça devient bon.. mais des questions commencent à venir:
ne vais je pas payer au 2ème tour cette vitesse de fou ?
Je boucle le 1er tour en arrivant dans le stade, ou je retrouve Mme grostoto et les enfants: je me désaltère en courant, je choppe un verre d'eau au passage pour me le verser sur la tète: je surchauffe gravement... (5'00 au 5ème km)
mais Joséolita est toujours devant, à facilement 150m / 200m...et surtout: Ni Laurent ni Yann ne sont en vu.

Mais je suppose que Laurent m'a en ligne de mire, et qu'il va revenir fort une fois que je serai usé..

Allez je relance pour ce 6ème kilomètre (4'57), porté par le public, qui scande "TOTO!!", allez TOTO..
il faut dire que j'ai revétu mon T-shirt spécial grandes occasions..

Puis revient l'infernale cote:
je me motive, c'est la dernière fois que je la monte: ne pas faiblir... je double enfin quelques coureurs en perdition pour le 2ème tour, à ma grande satisfaction..
mais je perd quand même du temps par rapport au 1er tour: 6'07 pour ce 7ème km.
Il faut que je me refasse dans le sous bois et dans la descente: je ne lâche rien, j’accélère encore en surveillant mes arrières...
je claquerai 4'34 sur les kilomètres 8 ET 9 !!!  j'ai l'impression de voler sur le bitume, la descente est terrible (mais heureusement très courte, vs le Vercors..)
je double une joelette dans cette partie...ce sont des machines, ils sont à plus de 12km/h !!!!
je traverse le collège en saluant les bénévoles, et me revoila dans l'escalier que je survole en 5 enjambées...

A chaque virage je me retourne, craignant de ne pas voir le retour de Laurent: il est totalement impensable de finir derrière après cette course de folie !!!!

J'entre sur le stade exténué, sous les encouragements du public: je sais qu'il y a un coureur qui me suit depuis quelques kilomètres déjà, je ne dois pas ma faire surprendre au sprint,
je dois rester maître de ma course et lui imposer mon rythme..
je patiente jusqu'au dernier virage en montant en puissance tranquillement:
un dernier coup d’œil: personne à l'horizon, sauf ce coureur en rouge.. bin non, il est noir !!! (le rouge a décroché, au bout du rouleau) euh.. qui accélère..
il n'a aucune chance, je ne suis pas à fond...
les enfants arrivent pour me suivre... (Clarisse voulait finir aussi avec moi, mais j'allais trop vite, et elle n'a pas voulu gêner mon concurrent rouge)

ce sont les derniers 50m, le gas me talonne, j'entend sa course, mais je suis sur qu'il est est à fond, alors j'en remet une couche: les spectateurs sont aux anges devant le spectacle...
L'arche est devant moi je serre les dents, je me bombe le torse pour la photo ...

ET je passe !! 1s avant le "noir, dossard 210"..

48"03 !!!! je n'en reviens pas, 10mn de mieux que l'année dernière

Laurent et Yann arriveront plus tard: ils n'ont rien pu faire pour me rattraper, par contre ils sont très vexés: la prochaine fois je crois que ça va être très dur de les surprendre à nouveau, Josélita m'a évidement largement perdu sur les derniers kilomètres: elle a fini avec 500m d'avance sur moi (2mn), avec une belle 3ème place sur le podium..

Cette course solidaire m'a permis de partager quelques instants dans les bras de Flammy ..
Courir c'est bien, solidaire c'est mieux...et pas plus fatiguant.


Merci aux organisateurs, aux bénévoles..
Par contre, pensez à acheter une sono... car c'était incompréhensible dans la salle des podiums: dommage;

jeudi 20 septembre 2018

Ultra vercors 8 septembre 2018

La MONTAGNE, l'ultime juge de paix du trail, le terrain dévoile enfin ce qu'on a dans les jambes et dans le mental..
J'ai choisi l'ultra du Vercors, 85kms, 4900m d+, région que je connais un peu en hiver pour y être aller skier.

L'affiche est prometteuse, avec un parcours célébrant les JO 1968:
- monté du tremplin d'Autrans, ski combiné
- monté du tremplin de St Niziers: ski alpin
- descente de la piste de luge de Villard de lans

Et 3 sommets:
- le pas de Bellecombe 1618m
- la Moucherotte 1901m
- la petite soeur Sophie 2100m
avec évidement des barrières horaires.

Nous ( mon frère Yann et moi) arrivons le jeudi soir sur place, afin de parer à tout imprévu de voyage et de stress...
Nous en profitons pour rendre visite à des amis de longue date en passant, puis nous filons à Villard de lans pour poser nos bagages à l'appartement.
Suite à un petit malentendu avec la personne qui me loue l'appartement, nous mettrons 1h à récupérer la clef, en crapaütant dans les escaliers sur 5 étages à la recherche du logement du gardien: il avait déménagé !!!
Une fois ce petit imprévu géré, nous redescendons rapidement sur Grenobles retrouver un autre ami, un des  co-inventeur de l'aéroscoot qui nous accueille tardivement autours d'un plat de pâtes..


Nous utiliserons le vendredi pour faire une petite balade au dessus de Villard de lans, puis nous récupérons nos dossards à Meaudre le soir, avec un briefing qui nous met en garde contre la difficulté du parcours (notamment les  à pics et les passages en crêtes).

La course démarre à 5h le samedi matin à  Méaudre, dans un froid piquant (8°) mais assez sec: idéal pour courir...
nous nous enfonçons dans des sous bois, en légère monté, rien de très difficile, puis au bout de 7km arrive le tremplin d'Autrans, tout illuminé par des flambeaux: l'ambiance est surréaliste avec un joueur de cornemuse en haut..: c'est haut, l'escalier est usé par le temps, mais cela se monte assez bien: nous sommes frais..

Puis nous enchaînons vers le Pas de Bellecombe, à 1618m: nous y arrivons quand le jour est déjà levé, et redescendons rapidement vers le ravito de St Niziers, il sera d'un accès complexe..ou les passage à flanc de montagne boisé sont vertigineux: "une petite cote et vous ètes au ravito à dit la dame en bas"...
Personnellement: cela ne relève pas de la cote, mais plus de l'alpinisme !!!
Nous arrivons enfin à St Niziers, sur ce ravito tant attendu...
Nous sommes classé 224 et 225 sur ce point de passage (sur 270), nous

passons avec 45mn d'avance sur l'horaire que j'avais prévu.


Après une petite pause, nous repartons à l'assaut du tremplin de ski alpin de St Niziers: il est gigantesque, l'escalier dans un état lamentable (pire que celui d'Autrans), interminable !!!
Heureusement, il est ponctué de notes d'humour: bravo...

Une fois en haut, nous commençons à être rattrapé par les coureurs du relais à 4, qui sont partis plus tard que nous, mais qui ne font que 20km chacun: nous nous écartons à chaque fois pour les laisser passer: nous évoluons dans un terrain que je maîtrise: un sous bois en descente: je décide de me lancer aussi: je prend un peu de distance avec celui qui me précède puis je m'élance à fond: les coureurs s'écartent en m'entendant arrivé comme un fou, pensant qu'il s'agit d'un "relais"...j'arrive en bas très très rapidement, j'attendrais Yann 2mn, il est resté coincé derrière..

A ce moment la de la course, les choses sérieuses débutent: l'escalade de la Moucherotte, 1901m..
le soleil commence à taper, le terrain devient hostile: des pierriers , des rochers..
nous évoluons maintenant très doucement en marchant: la monté sera longue et difficile, mais en haut le panaroma est exceptionnelle !!
Une petite pause pour profiter un peu de la vue sur Grenobles et les Alpes dominés par le mont Blanc dans le fond, puis nous repartons: la crète doit faire 1m de large..je ne regarde pas en bas, j'ai le vertige !!!

J'ai un coup de mou dans la descente, je dis à Yann de partir devant, il m'attendra au gros ravito du 40.
Cette partie, facile, a été difficile pour moi, je n'arrivais pas à relancer malgré le terrain correct (prairie, bois)
J'arriverai au ravito de Lans en Vercors au moins 15mn après Yann, classé 235 je crois, juste
dans mon timing prévu.
Je récupère rapidement mon sac intermédiaire, je me dirige vers la tente pour manger: et la c'est l'horreur !!!
j'ai l'impression de voir un ravito du 10ème, ou un ravito d'une course 10km !!!
le seul plat chaud est de le soupe de vermicelle: je n'aime pas ça... et le reste: tuc, saucisson, gruyère: bref rien de consistant !!
je me gave au mieux, je me fais masser les mollets par 2 kinées, je me tartine mes pieds à la pommade, refais le plein du sac en compote et en eau, et nous repartons vers 13h25, soit 35mn avant la barrière, mais sans avoir vraiment récupéré.
Pas grave, j'essaye d'envoyer mais la c'est Yann qui ne suit pas.. je l'attend donc, puis il reprend du poil de la bête dans la cote et il part donc devant.
La difficulté ardues, 400m de d+ en 5km: ça grimpe....direction le ravito en eau de Roybon.
Des relais me doublent, je sais donc qu'il y a d'autres coureurs "solo" derrière moi (au moins 5), puis sur une partie roulante j'arrive à me relancer, et je m'accroche à une relayeuse, elle m'entrainera sur 3kms à bonne allure.. et en arrivant au ravito "eau", surprise: Yann est la !!!
il ne m'attendait plus, mais c'est lui qui est maintenant dans le "dur"...

une fois le plein fait (l'eau de la source était d'une fraicheur à tomber !!), merci les bénévoles, nous repartons pour le sommet ultime de ce trail: "la petite soeur sophie", à 2100m, au dessus de Corrençon.
il nous reste 4h pour parcourir 15km avant le ravito et la barrière de Corrençon: ça doit le faire...
Je vais assez doucement, Yann est hs...je ne donne pas cher de sa peau au prochain ravito, mais il faut y aller..

Et ce que nous allons rencontrer comme terrain n'a pas assez de superlatif pour être décris: nous évoluons entre 1km/h et 4km/h: c'est beau, mais infernal !!!!
600m de d+ en 5km, avec quasi 80% de pierriers (ou la plus petite pierre fait 30cm): l'heure tourne inéluctablement et nous arrivons enfin au sommet vers 18h45:

A ce moment, nous savons que la course est fini pour nous, il reste 5km de descente abrupte, nous sommes épuisés: la barrière du "Pas de la balme" au km 65 sera dépassé.
2 solutions: abandons immédiat au point de contrôle, ou nous poursuivons jusqu'au ravito: nous décidons d'aller au bout, et de poursuivre en prenant notre temps, en profitant des ces derniers kilomètres.

Bien nous en a pris, puisque nous avons croisé alors les mouflons, vu le magnifique lac de la moucherolle, et j'ai pu relancé sur 3km histoire d'arrivé le 1er au ravito..
j'y arriverai à 19h50, avec 50mn de retard, mais avec largement assez de peps pour aller au bout (il reste pile 21kms).
Je monte a regret dans la navette qui me ramène vers Meaudre, avec 4 autres coureurs, aussi hors délais, mais épuisé: je suis assez en colère, car les guiboles m'auraient emmener sans difficulté sur les 20kms qu'il restait.

Après analyse de la course, il s'avère que nous avons très mal gérer le temps et les efforts:
- 100 photos de prises: 30s par photos =  50mn...
- nous avons cumulé nos faiblesses, chacun attendant l'autre ou essayant de le tirer quand il était dans le dur: résultat: le retard c'est cumulé...
- un peu de trop de temps sur les petits ravitos, ou il faut passer juste en piochant et repartir aussitôt.

Attention, je ne regrette pas mes photos, c'est ma conception du trail: les photos permettent de partager ce sport individuel, avec ceux qui ne peuvent pas monter si haut.
Il faut simplement que j'arrive à gérer mieux ma course pour avoir le temps de prendre mes photos.
j'ajoute enfin, que sur ce trail nous n'avons pas pu nous y rendre en famille, et cela joue aussi énormément: rien ne remplace la famille qui nous attend ici et la pour nous encourager.

Je suis donc assez déçu de cette course, qui même si elle était magnifique, il reste un gout amer de "pas fini" alors que j'avais les jambes pour la finir sans aucun pb.

Je me remet donc en selle illico, j'ai besoin de mes points pour la diagonale de fous...

la suivante sera donc L'ORIGOLE, 75km 2300d+ le 2 decembre, avec des barrières très serrées, mais je ne serais pas gêné pour prendre des photos, vu que la course est de nuit (départ à 20h)...
je serais en terrain connu, puisqu'il reprend une partie du tracé du trail d'Auffargis et une partie de celui de  Monfort l'Amaury.
Autant dire, que cela sera compliqué, car il y aura le froid, l'humidité, la boue et la nuit à gérer...
En général, il n'y QUE 50% de finisher sur "l'origole": évidement j'en serais, cela ne fait pas l'ombre d'un doute: pas de temps mort dans l'entrainement suite à ce trail, j’enchaîne sans relâche pour aller chercher ce qu'il me manque encore.














Ultra marin du Morbihan, 177km 2019

L'année dernière, j'ai découvert l'ultra marin trail du Morbihan, en étant finisher sur le 87km. (je vous invite à relir...